D’Azumi à Mowgli…

Petite pause dans mes portraits FNL et retour sur le coaching Omaha, ne croyiez pas que j'ai abandonné, quoique cela fut à deux doigts. Lundi dernier j'ai fait une Mamade. Agacée de voir que les coupines perfaient et pas moi, je me suis auto-punie, m'excluant de la séance: je ne reviendrai en cours que quand moi aussi j'aurai tapé une perf digne de ce nom, na!!! J'ai bouclé le tchat, fermé skype et suis partie faire mes tournois du soir, dans un mélange d'intense culpabilité, d'immense soulagement, emmurée dans ma décision. Une sorte d'auto-flagellation mentale dont je suis coutumière en cas d'échec ou présumé échec. Zara mit un peu de baume sur mes plaies, en me soulignant que jouant moins qu'elle et à de plus faibles buy in, mes résultats étaient somme toute logiques et que pour un tournoi gagné, elle avait enchainé un paquet de défaites. Oui logique on affiche sur FB que les batailles victorieuses, j'aurai dû y penser toute seule. Le lendemain j'attendais avec un brin d'anxiété le retour de bâton de Coach Bruno. Ce fut plutôt une remise solennelle de katana. Il écouta sans trop s'impatienter mes doléances, ces bads que j’enchainais, ces bulles qui me minaient, ces fishs qui me bustaient, les tilts qui m'envahissaient.  Il me traita gentiment d'andouille: comment progresser sans aller à l'exercice. Et puis nous partîmes dans une grande discussion sur la satisfaction de la bonne décision, du geste juste et arrivâmes logiquement à la culture japonaise. Je me trouvai soudain face à Kamé Sennin, Tortue Géniale en français, le grand maitre de Dragon Ball. Outre la ressemblance physique, il me fit un véritable cours magistral sur l'Art du combat, l'Art de la vie, le zen. Je me sentis très petit scarabée, mais écoutai respectueusement la leçon. La culture japonaise m'a toujours fascinée et j'avais la chance d'avoir face à moi un puits de sciences.Je vous épargne les détails, mais il m'a regonflée à bloc et je sortis de cette conversation avec une ordonnance à suivre pour le choix de mes tournois, de la lecture et un nouveau surnom Azumi. Mais bon Bruno Senseï si je suis Azumi, tu es donc Jiji le Maître d'armes "vieil homme aux allures froides voire cruelles qui entraîne au combat" ^^ Du coup jeudi j'étais à peu près zen. Aussi zen que je peux l'être en tout cas et la soirée fut vraiment passionnante. Bruno revint pour mes condisciples sur le parallèle samouraï/joueur de poker et les sit and go que nous jouâmes furent jubilatoires et riches d'enseignement. J'ai à peine cillé quand je suis sortie à la bulle sur la FNL AQ vs AQ et que l'autre empafé a touché sa couleur. A peine cillé... Hier ce fut full vs full, promis Bruno j'ai récité mon mantra et continué mes autres tournois. Vendredi un tout autre genre de coaching m'attendait. J'avais rendez-vous avec Rémy Epinoux pour une séance d'hypnose. J'avais vu ses prestations dans le film de Tapis Volant et dans le cadre de la MDB et il avait accepté de me faire vivre l'expérience pour que je puisse vous en parler. Si je vous dis que cela m'angoissait par avance, ne jouez pas les étonnés, vous commencez à me connaitre. Hypnose rimait pour moi avec perte de contrôle, manipulation, saupoudré d'un zeste de charlatanisme. Inquiète je lui plantais quand même le décor avant: en résumé attention fragile. Ce crétin de Cornu a réussis à me faire cracher mon café sur l'écran: "Tu es sous mon seul et unique contrôle ... Tu vas devenir un poney magique et te mettre à voler dans l'appartement ... Tu te transformes en licorne du pays des bisounours et tu ne parles plus que l'elfique ancien ... Et maintenant tu deviens une star du X sur Pluton et tu recherches Spock dans l'hyper espace A 3 tu te réveilles ... 1 .... 2 .... 3 !!!" Abruti va!!!! Hé bien oui à la fin de la séance je parlais couramment l'elfique ancien. La grande sceptique que je suis est bluffée. Skype, on discute un peu, il me dit de m'installer confortablement et de me détendre et il parle. Je ferme naturellement les yeux, essaye de me relâcher, je sens une boule de nerfs au niveau du plexus qui refuse de céder et tressaute me mettant entre larmes et fou rire. Ma respiration devient toute seule plus ample et régulière. Il ordonne à mon bras droit de devenir léger et de se soulever et je ne peux retenir un petit cri de surprise, tandis que mon estomac émet un dernier spasme de protestation, quand je sens mon bras se soulever de la table et venir lentement et légèrement se placer à la verticale. La sensation est très bizarre. Je suis là, consciente de tout, j'écoute Rémy parler, poser des questions à mon inconscient et l'index de ma main en l'air lui répond d'un frémissement. Je sens mes paupières qui clignent convulsivement, je bazarde le gros chat roux qui encombrait mes épaules à terre et je sens que je me redresse physiquement. Curieusement je vois du bleu et des grosses fleurs genre lotus roses fushia et un gentil petit bouledogue blanc et noir aux oreilles de chauve souris sautille autour de moi. J'ai le sourire et quelques larmes. Mon bras redescend, je m'ébroue, mes yeux s'ouvrent c'est terminé. Cinquante minutes se sont écoulées. Je me sens curieusement calme, un peu engourdie même. Malgré la posture peu naturelle du bras en l'air, aucune courbature, même ce matin. Nous papotons un peu, remettons l'interview à plus tard car il voit bien que je suis dans le coton. Cela fait des mois qu'au moment de sortir de chez moi, j'hésite la main sur la poignée, saisie d'une angoisse terrible et que je dois me faire violence, jambes flageolantes pour franchir le pallier jusqu'à l’ascenseur. 19h je n'ai plus de clopes, j'enfile mon manteau, attrape mon sac. Dans l’ascenseur je vérifie que j'ai bien mes clés. Dans l’ascenseur ???!!!??? Wow!!! Je suis sortie de chez moi sans appréhension, sans même y penser, comme tout un chacun, naturellement. Si dans les jours qui viennent je rencontre Spock, promis Busty tu seras la première prévenue.