Passer les maux et vivre des mots…

Je relisais mes posts de l'été dernier. Journal tragi-comique d'une Mama seule dans un Paris grisâtre, trainant d'une main sa déprime et de l'autre ses valises de bouquins chez Gibert. Implacable théorème mathématique: moins de papier dans la bibliothèque, plus de cartons-miams sur les étagères. Mouette faussement ricanante, j'agitais mes ailes mazoutées sans pouvoir décoller, vous éclaboussant au passage de gouttelettes épaisses et collantes, que vous partiez vite rincer à la baignade, ou au rosé pamplemousse. Et puis l'automne a trainé... Et puis l'hiver s'est installé... Et puis toujours rien, à part le mur, les semaines qui semblent des années, griffant le coin des yeux et la commissures des lèvres qui ne savent plus sourire. Janvier et la décision d'appliquer la méthode Coué. Je me suis ébrouée et j'ai annoncé:"Ça va aller !!!" Comme une fieffée mythomane, suivant en cela plusieurs Maîtres du genre sur FB, j'ai fini par croire à ma belle histoire. Oui, oui j'allais mieux sans que rien ne change. Je me trainais toujours, me bousculant pour accomplir le moindre geste du quotidien, tenue debout par des micros projets comme les blogscars, ma chronique radio, ce blog: oui vous n'aviez pas tort un déambulateur. Fin mars les murmures répétés de Blacky, FPC, Coupine Sonia, Coupine Flo, Frêrot JM, KrisTof, Cornu, Sam et tant d'autres, sont devenus assourdissants et ont fini par faire craquer le barrage, merci les castors seniors !!!! Un rappel à la loi qui recadre la vie quotidienne, une inscription sans conviction chez Tata Pôle, des petits boulots d'écriture peu glorieux, mais qui mettent du parmesan sur les pâtes, une rechute avec la déconvenue de la Marrakech Poker Week et le déferlement de haine mensongère qui a suivi, un bilan de compétence avec une jolie rencontre, encore des lignes, encore des mots: 50 cts les 100 mots la plus rousse des nègres. Un week-end à Agde avec plus de rires et de chaleur qu'en un an.... Une angoisse terrifiante de l'été qui arrivait. Je m'apprêtais je vous l'avoue à mettre la clé sous le paillasson de ce blog et de FB, décimant d'un index vengeur à grands coups de clics tout PokerLand: je ne me fais aucune illusion les 3/4 ne s'en seraient même pas aperçu... Et puis une discussion de plus au hasard des rencontres où pour la énième fois tu lances les signaux de fumée: moi chercher travail, moi pas d'argent ... Pour une fois pas de laconique: "C'est noté" mais un banco!!! Alors depuis j'écris, j'écris, je fais partager mes coups de coeur, mes belles rencontres, mes questions et mes amitiés.  J'ai eu une pensée pour le papa de mes fils. Journaliste, passionné de Rock, on lui a proposé à un moment de sa carrière des piges Rock au Nouvel Obs'. Un rêve de gamin qui se réalisait, des hurlements de joie, un tour d'honneur maillot sur la tête dans le salon. Il a fait trois articles et a dit stop. Il découvrait à ses dépens l'immense différence entre écouter un CD ou aller voir un concert pour le kiff et le faire dans l'optique de le faire partager. Le plaisir devenait contrainte... Pas moi !!!! J'écris les posts pour le site, comme je le ferai sur ce blog. Bon peut-être moins d'humour, moins de gros mots, mais en tout cas j'y prend plaisir... Et puis ce matin à 8h30 j'étais dehors à la fraîche. J'ai mis ma carte dans le mur: il m'a sourit et a craché une poignée de papiers. Je l'ai secouée dans la face de ce connard d'abris-bus qui faisait moins son malin. J'ai acheté une brioche, je me suis posée chez Illy devant un Greco, j'ai fermé les yeux, souris dans la légère brise encore fraiche qui balayait la Cour Saint Emilion et j'ai trouvé que ce matin il faisait vachement bon vivre !!!! Bon week end à tous !!!!