Idée Noire …

Posted by Mama on 18 août 2012 | Subscribe
in Mama lit..., Mamadresses...

Non je ne vous parlerai pas de mon humeur. D'ailleurs je vais me faire discrète quelques jours sur FB. Trop tentant de pleurnicher à l'ombre de son écran. Trop tentant de casser virtuellement quelques bouches. Ce serait certes un jubilant défouloir, mais sur le coup seulement. Viennent ensuite une pointe de remord, la honte de la facilité et si je suis déprimée, j'aime au moins me sentir propre.

Je ne vous parlerai pas Poker non plus, non, non... Je suis noiraude depuis le début du mois, rien à en dire, vais pas faire mon Rincy, espérons que ça passe avant Cannes...En tout cas sur la FNL rien ne passe...

Hier je devais partir abandonner une nouvelle fournée de compagnons chez Gibert. L'énorme valise me jetait des regards lourds de sens dés que je passais dans le couloir. Honteuse, je détournais les yeux. Et puis un MP me réclamant d'urgence un jeton à livrer dans la journée, m'a accordé un sursis. J'ai une fois de plus sauté d'une tong légère (pas celles à fleurs, celles à pierres roses) dans le 24, bondé bien évidement.  Un Monsieur, avec la galanterie qu'on ne retrouve plus que chez les Anciens ou chez les garçons bien élevés comme les miens, s'est levé pour me céder la place, en prononçant cette phrase mystérieuse:" Attention de ne pas vous électrocuter". Hein??!!?? Je suis son regard et tombe au sol sur une rallonge électrique. Non, pas UNE rallonge, LA rallonge, LA Maman des rallonges, une chose énorme, épaisse comme mon bras, noire, luisante, qui me regarde sans bienveillance de ses deux trous béants.

Ne me demandez pas ce qu'elle foutait là, Dieu me tripote j'en sais foutre rien, tout ce que je sais c'est que phobique comme je suis, je suis pétrifiée de trouille!!! Le Papy me regarde un brin amusé, je ne peux reculer, carre délicatement mon séant sur le siège, pose une tong, puis l'autre précautionneusement sur la Bête, prête à vous rejouer La ligne verte. Rien ne se passe, l'Ouroboros mâté sous mes petons semble se tenir coi et je peux presque sereinement étrenner mon nouveau bouquin. Nouveau est le mot. Déjà c'est un cadeau de Monsieur Bijoux si, si, ensuite c'est une toute nouvelle collection d'une facture inédite le POINT2 . Le livre est en format 8X12 et tient dans ma menotte. Les pages se tournent de haut en bas, un système de reliure appelé "Vol-au-vent" permet de garder la page de lecture ouverte, la police est claire même pour mes vieux yeux et le papier fin permet d'avoir un ouvrage qui pèse 120g!!! Sincèrement c'est bluffant et le concept séduira j'en suis sûre, les lecteurs des transports. Je m'acquitte de ma livraison rue du Cardinal Lemoine, à deux pas de Jussieu. Le quartier ne change pas ou peu, je me retrouve plongée des années en arrière, transpirante de nostalgie sous un soleil de plomb et de regrets... STOP... j'avais dit pas d'humeurs. Sur le chemin du retour je change de trottoir et soudain m'immobilise comme une chienne d'arrêt, la truffe frémissante. Derrière l'odeur chatoyante de cuisine qui s'échappe d'un restau, faisant se vriller brusquement mon estomac trop vide et mon cerveau trop plein,  ça sent le papier. Le vieux papier, odeur inimitable, promesse de bonheur. Mon flair ne m'a pas trompé, je m'ébroue pour remettre mon estomac et mes idées en place et contemple d'un œil alléché le nom de l'endroit: l'Amour du Noir. Non Busty, non cette officine n'est nullement consacrée à un Kamasutra afro, peuplé d'anacondas maliens ou de poutres sénégalaises, vous expliquant tout sur la brouette zaïroise ou le cerceau camerounais, non!!! On serait plutôt au cœur du poulet polar, cernés par 7000 ouvrages, vous faisant de l’œil en rangs serrés, frétillants de la tranche, frémissants de la couverture, j'en suis toute chose. Je ne résiste pas à leur invitation et faisant taire mon estomac qui proteste avec véhémence qu'il se taperait bien des sushis et mes poumons goudronnés, qui me disent en avoir ras-le-bol du tabac à rouler, je cède aux avances conjointes d'un Kellerman dont le titre Jeux de vilains me fait penser à... STOP... et d'un Nicci French Plus fort que le doute, s'ils le disent, c'est également de circonstance...Allégée de 7€, je reprends mon 24, retombe sur le même bus qu'à l'aller et évite consciencieusement l'Ananta, me réfugiant prudemment au fond du bus. L'Amour du noir... je crois qu'une idylle est née.... L'Amour du Noir: 11 rue du Cardinal Lemoine 75005 de 12h à 19h tous les jours, 01 43 29 25 66
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