Si le Bronx m’était conté …

Posted by Mama on 17 mars 2012 | Subscribe
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Deux places à gagner en fin de Post ... Elle était pas gagnée cette soirée !!! Vous l'aviez compris, pas envie en ce moment de m'extirper de mon terrier. Alors quand on m'annonce une soirée théâtre avec mon beau-frère et sa compagne de passage à Paris, c'est un peu le coup de grâce ... Mon beau-frère c'est une espèce de masse du genre XXXL. Il tient une Poissonnerie à Arcachon. Dire qu'il a une grande gueule est très en-dessous de la réalité. Il ne parle pas il rugit ; dans un restaurant ou un café il devient vite le clou du spectacle, apostrophant clients et serveurs ; il a des idées très arrêtées sur tout, des idées qui se sont arrêtées à peu près à l'exact opposé des miennes...Sa passion dans la vie les voitures coûteuses et les bijoux en or, du type lourds, qu'on remarque au premier coup d’œil. Principal sujet de conversation, les nombreuses célébrités qui se bousculent dans son magasin l'été, pour déguster ses irréprochables huîtres iodées à point, les crevettes les plus fermes qu'il m'ait été donné de manger, les bulots à la cuisson et l'assaisonnement justes et parfaits. Dans son ombre buvant ses paroles, une sorte de croisement entre Shirley et Alice Sapritch, déguisée en dame chic, de la pointe du sac Vuitton en passant par les derbys ostensiblement quadrillés de Burberry's. Elle me parle généralement de plein de choses qui ne peuvent que faire ma joie: les serre-tête en strass, les assiettes peintes, les merveilles que recèlent les Champs-Elysées... Quand ces deux -là nous proposent d'aller voir Francis Huster au Théâtre des Bouffes Parisiens, c'est un peu comme si Marine Le Pen me proposait d'aller manger un mafé dans le 18e , comme si Christine Boutin m'invitait à une soirée dans une back room du Marais, comme si DSK m'emmenait méditer un mois dans un couvent de carmélites... Nous voilà donc partis via la 14. Je comprends mieux la raison de notre présence: le metteur en scène de la pièce, Steve Suissa est client de la poissonnerie, quand il vient sur le bassin. Arrivée avec 10 minutes de retard j'ai le soulagement d'apprendre que j'ai loupé la scène du siècle: mon beauf discutant avec Steve, monsieur Huster arrivant, mon beauf ne le calculant pas, puis captant enfin qui il était au bout de 10mn, lui demandant pourquoi il a l'air aussi tendu et le faisant poser pour une séance photo sur le trottoir!!! OMG!!! Beau mec d'ailleurs le Steve, l’œil qui frise, le sourire charmeur, de la gouaille... Je me transforme en chien d'arrêt à la réouverture de la chasse: tous mes sens en éveil je me   ré-imprègne du charme tendu de velours rouge d'un Théâtre. La truffe frémissante de cette inimitable odeur de poussière, de chaleur et de parfums dont sont arrosées les vieilles dames chics, lorgnette à la main. Le bruissement des programmes, les chuchotis impatients. Les lustres de cristal, le lourd rideau et son mouchard. Le siège inconfortable dur et râpeux. Un œil sur le programme. "Bronx" est une pièce de Chazz Palminteri acteur et auteur américain issu du Bronx. On nous propose donc une adaptation signée Alexia Perimony, orchestrée par Steve Suissa et jouée par Francis Huster. Noir. Rideau. On est projeté dans un clair-obscur new-yorkais, qui m'évoque immédiatement les images sépias d'Il était une fois en Amérique de Sergio Leone. Rue pavée, bouche d'incendie, bric-à-brac, enseigne de bar au néon, marches d'immeuble. Sur ces marches un homme assis, tassé, nostalgique, comme écrasé par les souvenirs, qui monologue. Et là j'avoue je me dis au secours ça va être chiant !!!Il se lève, s'ébroue, s'anime, tombe le pardessus et la magie se met en route. Il arpente la scène comme un génial schizophrène, habité par pas moins de dix-huit personnages, qui dialoguent, s'apostrophent, rient, pleurent, grondent. La gestuelle, l'intonation, les mimiques, la posture, nous font glisser de l'un à l'autre dans une surprenante fluidité ... Le petit Cologio, enfant de neuf ans tiraillé entre son père, honnête conducteur de bus et son mentor, le très mafieux Sunny, zigzague  sous nos yeux entre les deux voies, indécis, touchant de naïveté. La mise en scène est sobre, sans fioriture inutile. C'est une énorme performance d'acteur, du grand Art, sans aucun cabotinage. On retient parfois notre souffle, quand on sent qu'il est au bout du sien, haletant, dans une somptueuse fragilité. J'ai versé une larme sur la dernière scène d'absolution paternelle ... La bande-son et surtout la lumière réglée au millimètre, ponctuent ce petit chef-d’œuvre. Rideau. Applaudissements. Rappels.Je m'échappe vite dehors, semant mon mari et sa famille. Besoin de savourer l'instant seule avec une cigarette. D'atterrir. Je reviens hélas à temps pour entendre mon beauf expliquer au metteur en scène, que c'était pas mal, mais rien de comparable avec l'extase qu'il a vécu la veille Chez Michou. Vite un trou de souris pour me cacher !!! Je prends mon courage à deux mains pour lui demander son mail, pour lui faire parvenir ce post. Un kir tiédasse et une poignée de cacahuètes grasses plus loin et ouf je suis chez moi. Ce matin sous la douche, enfin à 13 heures du matin, je me suis dit que ce serait sympa de pouvoir vous offrir deux places. J'ai ré-empoigné mon courage pour un tit mail. Demande couronnée de succès: insta call par Steve qui vous offre donc la possibilité d'aller voir cette pièce à 2. (Théâtre des Bouffes Parisiens 4 rue Monsigny 75002 Paris jusqu'en juin ) Je vous propose donc un petit jeu dont le gagnant sera désigné par tirage au sort parmi les bonnes réponses, mardi 27 en direct des TripoTeuses à 21 h. Pour participer vous devez partager le lien de ce post sur votre mur Facebook ou sur votre blog et me mettre en com ici même le lien de votre mur, ainsi que la réponse à la question suivante: Dans quel film de 2009 de Francis Huster, Steve Suissa est-il acteur ? Vous pouvez jouer jusqu'à mardi 17h30. Bonne chance à tous !!!    
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63 Comments

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