Une petite mort…

Posted by Mama on 1 octobre 2012 | Subscribe
in Mama joue au poker..., Mama voyage...
as , , , , ,
Un vote et après une whine story... J'avais commencé ce post vendredi toute guillerette, je le termine ce matin toute tristounette. C'est d'un pas léger et conquérant que je sautillais vers la Gare de Lyon, petite valise bien remplie en mains, gonflée d'espoir et de foi, teintés de mes habituels doutes. Un plan sans accroc et on me confiait comme un précieux paquet à mon convoyeur. Ma place sur un îlot de 4 est occupée par un énorme sac Vuitton. Je dis bonjour à sa propriétaire qui lève vers moi un regard interrogateur, sous un sourcil trop épilé pour être honnête. C'est ma place. "Vous ne pouvez pas vous mettre ailleurs ?" Je crois que ça ne va pas être possible (sous entendu: vire vite ton sac greluche, sinon je te le fais avaler). Elle lève les yeux au ciel, souffle bruyamment, dégage son sac sur ses genoux osseux moulés dans un jean de marque et ne semble pas décidée à bouger plus que ça. Je lui écrase donc copieusement les orteils, l’assomme à moitié avec mon ordi, sous les regards complices des deux autres passagers et pose enfin mon noble postérieur sur MON siège. Pétasse!!!! Premier arrêt à Aix, ouf une clope et un grand Black qui fait au moins trois Mamas, me susurre pendant que je tire comme une morte de faim sur mon garrot: "j'ai laissé mon ex à Aix, c'est bon ça non?"... IMO le disque d'or c'est pas pour demain... La blondasse est partie, je m'étale et j'ai la confirmation que nous sommes arrivés dans le Sud. Prototype: blonde, bronzage marron-jaune, lifting qui s'amasse au cou, pommettes suspectes et lèvres idoines, bustier léopard sur poitrine empruntée, lunettes de soleil Prada et Kiki en laisse. Kiki: pyjama en éponge fuschia orné d'une étoile argentée, un plumeau à l'arrière et à l'avant et sur le bout des pattes, le reste rasé de près. Cela mérite photo et sa Môman ne se gêne pas pour le mitrailler sous toutes les coutures pendant 15mn montre en main!!!! Arrivée à Cannes sous un ciel normand. Les derniers kilomètres sont toujours un enchantement pour la parisienne: la mer, les pierres rouges, les toits de tuiles, les lauriers roses, les palmiers. Sourire. Je retrouve l'Hôtel Florian et son accueil familial, me rue sur l'ordi comme une toxico et pas de surprise, pas de connexion. Toute ma vie!!!! J'en profite pour aller faire mes inscriptions au cazingue et entre deux bises à droite et à gauche, je réussis à m'accrocher autour du cou mon pass presse et autour du poignet un ravissant bracelet en plastic rose fluo-nacré, qui me chuchote plein de jolies promesses. Arrivée de Zara et Zaro, retrouvailles pleines de rires et de bisoux, inscription de la Miss et dîner. Dans cette rue de la faim et de la soif, on chatte au hasard le bon plan et mes papilles se délectent encore de ce filet de bœuf tendre et fondant, de ce gratin dauphinois ailé à  point et de ces profiteroles au mascarpone à tomber à genoux.

Un apéro et une bouteille de Côte plus loin, j'ai réussis à convaincre les Z de venir trainer leurs Docs à la soirée VIP. C'est Sylvain Tia de chez Barrière qui filtre l'entrée encadré de gorilles. Allez champagne, retrouvailles, champagne, rencontres, champagne, rires... La fête continuera sans nous: j'ai un One time le lendemain et Zara son Two times. Dodo, bercée par la pluie, rêves teintés de roses par mon joli bracelet qui veille sur mon sommeil.

Un petit dej comme je les aime: seule avec mon bouquin. La connexion du hall fonctionne, relevé de mails, tour sur FB, douche, matos dans le sac, on y va... J'ai le privilège de rentrer avant les filles dans la salle, table 84, place 7 tout va...pas bien, pas de table 84...Floor!!!!! Ce sera la 82 place 7. Je pose mes affaires, les Miss rentrent, je me bat avec la connexion, mais toute ma vie!!!! Levant les yeux vers ma table mon sourire n'a pas le temps de monter aux yeux qu'il se fige en rictus: si Vanessa Hell ma coupine est à ma gauche, s'installe à ma droite Linda Berrada. La seule que je voulais pas arghhhhh. Je m'étais préparée à gérer cette amorce de tilt et c'est sereine que je m'assied à table. Elle aussi eut l'intelligence de passer outre notre passif et au final on a bien rigolé.             Enfin au début. J'aurai voulu te raconter Ami lecteur, une épopée, ma chanson de gestes faite de 3-bet, de hero calls, de folds magistraux, de vols d'anthologie, mais rien. Rien de rien. J'ai passé des heures à regarder les autres jouer, se balançant des sacoches, se revenant dessus et moi rien. 72 84 K2 T3 pendant des heures et des heures. J'ai volé dés que j'ai pu. J'ai pris des jetons sur les rares spots qui s'ouvraient dans ce désert intersidéral. A chaque nouvelle donne, à chaque changement de croupier, après chaque pause j'espérais et rien. Je continuais à y croire, impossible pensais-je que ça dure toute la journée. Les niveaux passaient et je flirtais sans cesse avec mon stack de départ à 12K. Jamais pu dépasser les 25K. Ma seule paire d'As m'a certes donné une bouffée d'oxygène, au prix de la sortie d'Elisa qui pushait avec 99, des jetons au gout amer. Vanessa, Zara, Fanny, Linda même m'exhortaient à la patience, je bouillonnais et toujours rien. Au diner break il me restait 20 blinds. Pas morte certes et je voulais y croire encore. Impossible que cette belle histoire, MA belle histoire se termine en queue de fish. Les Z et Fournez m'ont remontée comme un coucou devant mon carpaccio vite avalé. Reprise niveau 8 avec des ante à 100 et des blinds à 300/600, toujours rien de rien. Notre table éclate, j'effectue ma migration comme on va à l’échafaud. Je refuse d'y croire, pas sortir comme ça sans avoir joué, ce serait tellement injuste!!!! J'ai 8 blinds devant moi, j'ouvre ma meilleure main depuis des lustres:[Ac][8c] UTG, all in. Payée par JJ et rien pour Mama. 34e/84. Je me lève comme une somnambule, souhaite bonne chance à la table, traverse la salle avec les jambes en coton, sors m'assoir sur une marche, allume une clope et fonds en larmes. Toute la tension de ces dernières heures, de ces derniers jours devrais-je dire, de ces semaines depuis le 21 juillet, s'évacue dans un torrent de larmes irrépressible. Je sais c'est ridicule, pathétique, infantile tout ce que vous voulez, mais zevounique, je suis inconsolable. J'ai un profond sentiment d'injustice et de frustration, que tous les putains de That's Poker ne suffiront pas à endiguer. Next ? Mais next de quoi ? Je n'aurai plus l'occasion de pouvoir jouer un tournoi comme ça. Mon clavier est entrain de prendre une sévère averse alors je vais conclure. Une fin de soirée entre rires et larmes, un sommeil où je continue d'attendre des cartes, un départ dans la Zaromobile en direction de Lyon, des sanglots de désespérance par intermittence,  une soirée poker en mode décrassage de la veille, où je suis une guedin limite punky qui fait nimp avec un masochisme affiché, un réveil tête dans le sac, un retour comateux. Un grand merci à Fanny, Benji et Léo pour leur confiance et à ma Zara qui m'a allégée de mes cruels problèmes d'intendance. Oui je m'en remettrai, bien sûr on se remet de tout, mais c'est quand même une petite mort...  
Be Sociable, Share!

38 Comments

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge