Récré-à-tifs…

Les poilus vous pouvez dégager, on va parler coiffeur entre coupines et ça risque de vite vous gaver. Trouvant ma rousseur aussi pâlotte que mon moral, je décide ce matin de m'offrir la thérapie féminine la plus efficace après la séance de shopping et la partie de jambes en l'air: une séance chez le coiffeur. Ne vous méprenez pas à l'égal de mon Maître Desproges, je hais les capilliculteurs biocosméticiens "Comme le pou, le coiffeur est un parasite du cheveu. Non mais vous les avez vus les coiffeurs Faubourg Saint-Honoré ou sur les Champs-Elysées, qui s'habillent en cosmonautes pour couper les cheveux des gens, ca ne va pas non ? C'est aussi con que d'aller sur la Lune avec un peigne derrière l'oreille ! Comme le souligne à l'évidence le morne ordonnancement approximatif de ma coiffure, je ne vais jamais chez le coiffeur. Je me fais couper les cheveux par la mère de mes enfants, ou par les enfants de ma mère, ou par la mère des enfants de n'importe quel con qui a des ciseaux qui coupent mais je ne mets jamais les pieds, et encore moins la tête chez les coiffeurs puisque je vous dis que JE HAIS LES COIFFEURS !" (C'est pas pour toi Cédric chouchou, toi tu es l'Exception, toi Fred je pense pouvoir affirmer que ce sont eux qui te haïssent, quant à Blacky ce n'est plus chez lui qu'un demi problème et un lointain souvenir... ) En fait j'aime sortir de chez le coiffeur et déteste y entrer. Aucune incantation n'ayant réussi à les faire se discipliner tout seuls, je me rend en trainant quelque peu de la Converse vers l'officine de Sergio Bossi. Un clone de Pascaline période aubergine de la pointe du savant décoiffé au bout du sourcil triple percé m'accueille. Je demande un peu inquiète: "Heu Christelle n'est pas là". Ben oui c'est comme quand la pharmacienne m'a demandé si je voulais venir à ses cours de maquillage: contemplant horrifiée ses fausses taches de rousseur au crayon brunasse, ses sourcils entièrement redessinés au même crayon, ses lèvres enduites de rose nacré entourées de toujours le même crayon , j'ai répondu poliment: " non merci Madame" , quand j'aurai voulu lui hurler: " toi Truella tu approches de moi ton putain de crayon je te le propulse direct très rectalement!!!! " Suit la question rituelle: "On fait quoi ?" Ben j'sais pas un petit HU vite fait ? Respirons par le nez et résistons à faire le même usage du peigne que du crayon... Ben on coupe..." Vous me donnez votre manteau ?" Cette fois ci je ne résiste pas: "oui pour le shampoing ce sera plus pratique ^^" Aucune lueur ne s'allume dans son regard bovidé. Suit l'humiliant enfilage du peignoir dans lequel on pourrait mettre 4 Mamas et qu'on vous noue comme un bavoir sous le menton. J'entame l'écriture de ce post à l'ancienne, bloc et 4 couleurs en main. Cela m'évite de m'infliger la pénible vision dans la glace de ma tronche, la tête couverte de gadoue orange, la collerette en plastique autour du cou façon Henri IV revisité Star treck. Rinçage, shampoing, épongeage avec l'inévitable doigt dans l'oreille (brrrrrrrrr), coupe, séchage, caisse... Out. Ouf !! Clope. Voilà c'est fait et c'est bon... Toutes les vitrines vous le diront, elles qui m'ont rendu mes sourires, c'est très court, très roux, très jouli, ça donne envie d'être décoiffée et le vent du Nord s'en charge... Ma journée a commencé dans les vagues et dans les vagues avec la même violence toute bretonne, la tempête avant le calme, je n'aspire qu'à ça...