Flush dance

Posted by Mama on 6 avril 2011 | Subscribe
in Mama joue au poker...

J'aime la provoc et les formules: un peu taquine de nature. Ma petite phrase du moment à lâcher de préférence au cours d'une conversation entre "grands professionnels" du poker:"oh tu sais moi je fais du poker comme je pourrai faire de la danse". Sacrilège!! Un silence gêné, des regards apitoyés pour l'indécrottable fishette que je suis et heureusement toujours une lueur complice dans le regard d'un des protagonistes qui a compris le bon mot. A bien y réfléchir cette boutade n'est pas aussi vide de sens qu'elle n'y parait. J'ai toujours aimé jouer et j'ai suivi le cursus es-brèmes: bataille, belote, tarot, rami et même le bridge pour séduire une ex belle-mère. J'ai introduit le Magic à la maison à la plus grande joie des garçons et puis il y a deux ans le Poker. J'avais appris à jouer enfant avec mon père au poker fermé. Monsieur Bijou a été invité à une partie privée, je m'y suis remise et tout de suite j'ai surkiffé. Comme la bonne mono-maniaque que je suis, je suis parti tout de suite à fond: bouquins, installation de rooms, organisation de parties à la maison. L'envie d'aller plus loin. Exactement comme une fille pratiquant la danse en amateur: consciente de son niveau elle n'a pas la prétention de devenir danseuse étoile, mais veut pratiquer son Art le mieux possible, améliorer sa technique, prendre du plaisir à progresser et être au point pour le spectacle de fin d'année. Elle s'entrainera, stagnera, aura mal aux pieds... Hé bien c'est pareil: je ne serai jamais une Vanessa Hell ou une Vanessa Rousso (une question de prénom peut-être), mais j'essaye de jouer le mieux possible, de lire, d'écouter les conseils, de faire des progrès pour ne pas être ridicule dans mes spectacles à moi: les tournois live. Je joue tous les jours, progresse puis stagne, encaisse des bads... Est-ce si navrant comme vision du Poker? Désolée mais peut-on pratiquer le poker comme un vrai loisir, comme le font des milliers d'amateurs dans tous les clubs de France,  sans pour autant se prendre au sérieux et rejoindre les bataillons qui rêvent sponsor et millions? Ne pas se prendre au sérieux ne veut d'ailleurs pas dire ne pas jouer sérieusement: quand je joue, je joue pour gagner et je m'investis autant que ce soit dans le Ladies freeroll de Clichy que dans mon plus gros tournoi jusqu'ici le Queen à 350€ d'Haussmann pour lequel j'avais gagné mon ticket. On vient de me proposer de participer à un "super" tournoi à 250€: un quart de mon loyer dans le poker mais jamais!!! Il faut savoir ne mettre sur une table que ce qu'on est capable de perdre avec le sourire. Allez vous voulez ricaner : moi mon budget poker s'élève pour le moment à 25€ par mois. Soit 300€ par an: on y revient une cotisation annuelle dans un club de danse 🙂 Cette somme me permet de jouer tous les soirs sur le net de petits tournois à 1 ou 2 euros, de choper des tickets à 5 ou 10 de les rejouer, bref de m'amuser. Ayant fait quelques progrès cette année je jouerai sûrement les sats à 40€ sur les étapes du Barrière Poker Tour: plus à l'aise j'aurai moins l'impression de jeter mon fric par les fenêtres. Pour finir mon plus gros progrès cette année aura été de maitriser ma peur de mal jouer. J'arrivai aux tables en tremblant de peur de faire une énorme boulette et de me faire traiter de fish. J'ai été encouragée par Yohann d'Aces Up, par Carole Namyas, Eléonore Tocques, Hélène Rocault, parfois redécouragée par d'autres, merci la famille. Au final plus je joue en live, plus j'ai compris qu'on est toujours le fish d'un autre, qu'on a tous 2 cartes en mains et au vu de certains mooves hasardeux ou de chattages caractérisés de joueurs persuadés d'être de grands techniciens, au moins je comprends ce que je fais et pourquoi je le fais...  

 

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