Posted by Mama on 14 juin 2011 |
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Mama lit...
Pas de héros récurrents dans les livres de Nicci French. Pas besoin. Dans chacun de leurs romans, car Nicci French est un pseudo pour l'écriture à 4 mains d'un couple de journalistes, on plonge de prime abord dans une situation ordinaire avec des gens ordinaires. Au centre il y a toujours une femme à forte personnalité mais fragile. Et puis tout bascule au fil des pages, insidieusement, vers l'abyssale noirceur de la nature humaine, jusqu'au malaise. Le côté obscur de la Force...
Dans "Jusqu'au dernier" nous sommes invités au coeur d'une insouciante colocation dans Londres, qui va peu à peu s'enfoncer dans le drame. Les portraits psychologiques des personnages sont au millimètre et la construction en deux parties ingénieuse: au départ c'est l'héroïne qui raconte les faits et dans la seconde partie c'est le tueur qui raconte la même histoire vue de sa fenêtre.
"Feu de Glace" nous emmène au sein d'une relation sado-masochiste crue et nue, loin de la caricature des menottes et du fouet. Pas de torrides scènes de sexe, mais une violence psychique et physique suggérée par petites touches et encore plus insoutenable.
"La chambre écarlate" , moins réussie à mon goût, nous interroge sur le rapport de la société à la normalité, la psychiatrie, la folie.
L'écriture est fluide et sobre, laissant notre imagination mettre en place nos images mentales. Ça se lit à petites gorgées comme un alcool très fort: ça brûle la gorge, pique les yeux et le nez, on tousse, la saveur reste subtilement sur nos papilles et on en redemande... Ça tombe bien il m'en reste huit à lire 🙂